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Métaphore du Sémaphore
Que cette gare qui comptait dix quais
De belles destinations indiquait !
Dévié par les voies du chemin de fer
Au début notre train croisa le fer
Lorsqu'il prît son grand départ à l'heure,
Ce qui ne s’accomplissait pas sans heurts !
Il cheminait à un train de limace
Et que de cris, grincements et grimaces !
Puis, une fois la mise en train passée,
Nous nous retrouvâmes alors lancés
À toute vitesse dans ce convoi,
Enfin apaisés qu’il trouve sa voie.
Ce train m’a fait repenser aux prémisses
De notre jeunesse, riche en promesses,
En ce temps, où la douce perspective
D’attractives et de variées prospectives,
De tant de voies possibles à emprunter,
En notre jeune âge nous enchantait !
Nous qui, dépassées les incertitudes
Du début de notre vie un peu rude,
Nous trouvons, comme l'on dit, sur des rails,
Allure stabilisée non sans mal,
Porteurs sains en nos chairs de ces aiguilles
Que l'âge plante comme banderilles.
Nous, dont le train de vie fonce, blindé
Et n’a pour seul objectif affiché
Que l’unique et connue destination
Où tous, sans exception, nous descendrons,
Sans qu'il soit permis qu’on marque un arrêt
Pour cueillir les fleurs joliment parées.
Qui ne faisons, lors de nos brefs passages
Jamais plus qu'effleurer le paysage,
Placés derrière une vitre glacée
Et guidés par des voies bien balisées,
Lançant juste une sirène éplorée
Quand nous croisons des semblables, é-ga-rés.
©
bleudasi
http://asilepoetique.blogspot.fr/
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