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  Accueil > Florilège > 2008  

Amour perdu - Albi

Qui a le temps a la vie - Aliscan

Relations virtuelles - Djamila Amgoud

Balancement - Gabriel Arnaud

Serment - Régine Beauvais

Ithvir et Tassekourt - Djamila Bélarbi

Évanescent Bonheur - Henriette Brendel

Poudres et étincelles - Pierre Chaigneau

Amour de rêve - Chris De Bayle

Tercet - Anne Damon-Guillot

Congé du jour - Jean-Jacques Dorio

Sans titre - Denis Emorine

Considérations - Claire Fessart

Les oiseaux du petit matin - Patrice Follenfant

Page blanche Continent noir - JC Gary

Automnale - Jean Kobs

Le chemin de ma vie - Laralex

Que savent-elles du plaisir - Paulette Letournel

J'avais les fleurs - Louwil

Mise en bouche - Serge Maisonnier

Acrostiche avec toutes les lettres de l'alphabet - Mamirene

Et toi l'entends-tu ? - Mano

Mourir d'avoir trop aimé - Margot

Neige oiseau - Lionel-Edouard Martin

Le poème de Nadia - Maudit rêveur

Un été de feu... - Misou

Le brouillard - Nano

Nos doigts.... - Marc Nocquet

Un train - Thierry Piet

Petite fille, endors-toi - Plume

Miroir bleu - Mireille Podchlebnik

Saison enfumée - Quentin

Du passage de bissextiles - Raphael Rochelle

A Jean Pénard - Jacques Rolland

!!!!! - Dina Sahyouni

Pas de demi-mesure - Laura Vanel-Coytte

La pluie - vanillejo

Définition - Stella Vinitchi Radulescu

Jungle - Véronique Zaborowski

 

Du passage de bissextiles

Mon corps orateur tenait conférence, dans la clandestinité de quelques microfictions. Dans les reflets des flacons, on pouvait entendre s'étreindre la violence et la pauvreté, et les astres de nuit avaient amerri dans la cuve, pour écouter mon habit d'écrivain en posture moutonner la fallacieuse déclamation, miel aphrodisiaque dont d'autres se sont déjà enduit l'entaille, braquemart de lettres avec lequel d'autres se sont déjà godés.

La préface frauduleuse roulait sur le zinc, éventant chopes et esprits critiques, caressant cuisses et fierté, s'amusant des naïvetés des plus fébriles. Avec emphase, le propos tricheur faisait siens les espaces vacants et disponibles, quand ceux-là ne l'étaient pas, il expropriait, avec toute l'arrogance des caricatures. Turgescent commercial, il étalait sa camelote garantie six heures et quelques flashes, chibre en main ; l'imposture en kit, au service de naufrages chroniques dans des mers de draps et de cernes. Terroriste d'un genre nouveau, je n'étais armé que de ma seule gestuelle du substantif, indécente, et les satellites naturels, proies au pardon facile, détendues dans leur syndrome de Stockholm, m'applaudissaient des deux ovaires.

Plus tard, j'ai tatoué sous leur derme les ivresses frelatées, les orgasmes faits maison, apogées des climax de contrebande qui mûrissent en caryotypes ou fausses couches. Sous l'égide de ma factice sincérité, nous nous sommes sacrifiés à l'exercice de nos tendres perversions. Je les ai enlacées de mon masque, ces figures, personnifications de mes envies de fuite face aux déroutes, crises de l'existence, Reine des hongreuses ; éculé, le long, le large, le travers de leurs terminaux, avant d'embarquer avec elles pour une léthargie oppressante, comme tous les sommeils de drogues. Toutes ont toussé la même adulation, dans la furie de mes intramusculaires qui irritaient jusqu'à leurs localités laryngées. Tes mots s'usent et s'adonnent au sacrement de ma condition ; et je respire tes paraboles comme j'inhale ta peau qui sous mes doigts se meut, souple et lumineuse. Après toi, le manque, le manque et son vertige, et je ne pourrais apaiser la dévastation intérieure qu'à travers l'élection de ces songes, infinitésimaux fragments de ton âme que tu auras daigné m'abandonner…

Ainsi, il aura fallu qu'elles frôlent du flanc l'instabilité de mon horizontalité nocturne, pour qu'elles soient déviées dans leur trajectoire première, destinée gouvernée par l'inexorable. Mes chères lunes parallèles, artifices médiocres, pâles et imparfaits placebos, empalées sur le fer forgé de mes angoisses. Voila leur cycle oestral abâtardi par la rhétorique véhémente de mes impacts corrupteurs. Me portent dorénavant en elles, telle l'incarnation du Temps, de l'Espace et du Verbe maîtrisés, jusqu'à ce qu'elles fassent appel aux mages équarrisseurs de muqueuses habitées, ou qu'elles vêlent le fruit pourri qui portera mon patronyme comme un héritage déjà bien trop lourd. Étrange sensation, que de savoir que dans quelques matrices hibernent les prolongements d'un Soi avarié, clones impurs et tristes.

© Rochelle

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