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MAISONS BLEUES

texte de Patrick JOQUEL
illustré par Nathalie de LAURADOUR

Je connais des maisons qui, envers et contre tout, transmettent la vie et leurs secrets. Abritent des promesses bleues. Cachent des jeux d'enfants. Complicent des amours cachées. Tissent des rêves de gosses. Chauffent de profondes espérances. Chantent comme une douce source et engrangent des provisions de rire.
Les textes de Patrick Joquel accompagnent les dessins à l’élégance lumineuse de Nathalie de Lauradour.

 

48 pages - quadrichromie - 17 X 15 cm - Cousu
2007
ISBN 978-2-912360-47-2

 
 
 

CRITIQUES

En vingt tableaux, Nathalie de Lauradour nous fait voyager en compagnie d'une maison haute au toit bleu. Nous traversons l'hiver, suivons les rêves de cette maison particulière qui se déguise en phare, s'attife de nids de cigognes, de plantes grimpantes ou d'oiseaux, tient compagnie aux arbres, ose même une incursion en ville. Patrick Joquel accompagne chaque dessin d'un haïku et d'une petite prose qui fonctionne un peu comme une clé. Ces textes ont en commun de commencer tous par " Je connais des maisons … ". Un jeu fécond.
Alain Boudet

L'une est aux dessins, l'autre aux textes. Les dessins sont graciles et font penser à ceux de même éthérés de Jean-Michel Folon. Les textes vont dans le même sens, investissant un domaine abstrait, utopique, où la poésie serait reine et nimberait chaque centimètre de page de son encre bienfaitrice. Il y a un penchant vers l'élévation, la sublimation, les maisons bleues tendent vers les oiseaux, elles-mêmes complexées d'Icare. On imagine une ville en plein ciel avec des étangs de nuages et des anges blancs dans les jardins cherchant à prendre aussi leur envol vers un paradis sur terre.
Jacmo - Décharge n°136 - Décembre 2007

Ouvrage magnifique tant par l’écriture que par la présentation et l’iconographie. Avec Patrick Joquel, les maisons sont rendues vivantes, nous touchons ainsi à la poésie fantastique à travers des poèmes en prose qui commencent par « Je connais des maisons » sauf le dernier «je connais une maison. La dernière ? ». C’est beau et envoûtant. Allez je ne résiste pas à vous en livrer un au hasard: « Je connais des maisons dont les rêves coiffent leurs cheminées. Ils sont posés là. Entrecroisés. Solides et vastes. Ils attendent...
Quelques plumes de feu
... claquement de bec : « embarquement immédiat à destination de là-bas-c'est-si-bon, nid numéro dix­-sept...»Il suffit de si peu de chair pour donner forme et vie à un rêve. Des fragments éparpillés de coquilles bleues en témoignent sur le trottoir... ». On trouve également une ponctuation sous forme d’haïku : « Du jour à la nuit /Les méridiens se balancent / Terre est un berceau ».
Yves Artufel – Liqueur 44 – N° 77/76 Hiver 2007

Patrick Joquel donne langue aux maisons lumineuses de Nathalie de Lauradour qui s'étirent dans toutes les directions, des racines de la terre aux oiseaux du ciel.
Je connais des maisons qui parlent avec les taupes, les cigales, les larves mais surtout s’adressent aux humains.
Nous tenons nos murs sur nos épaules disent certaines avec modestie quand bien même elles rêvent de toucher le ciel. Mais seul le désir met  la tête dans les nuages.
Il leur arrive de perdre le nord quand elles se prennent pour les géants bleus de la haute connaissance. Heureusement la neige bâillonne les bavardes qu'aucun marteau ne fait taire.
Et comment être crépi du même sable que ses voisines quand tant de murs cultivent la différence ?
Qui neutralisera les mauvaises qui blessent, qui tuent ? Qui rassurera les inquiètes qui doublent leur vitrage car 
« Papiers, s'il vous plaît !
contrôle d'identité » ?
Cependant des maisons ont des portes qui savent ce que s'ouvrir veut dire.
Et celles-ci, pour se sécher des giboulées donnent tout au soleil, sans pudeur.
Celles-là veillent tendrement sur le dernier mélèze du monde.
Il arrive que certaines accueillent des oiseaux bleus aux déjections farfelues.
E
t la petite maison blanche et bleue qui a tout perdu sauf le feu n'a pas encore été déclarée hors-la-loi.
Toujours le bleu tire vers la vie et des haïkus (accompagnant textes et illustrations) donnent quelque direction : ne rien emporter jamais /vivre d'air libre
Dans ce beau livre, petits et grands peuvent se mettre en saison bleue...
Jacqueline Persini Panorias - A paraître dans Poésie Première

D'abord d'admirables illustrations de Nathalie de Lauradour qui invitent à la contemplation et à la méditation et semblent précéder les textes plutôt que les accompagner. Ceux de Patrick Joquel sont une suite de gammes répétées sur des toits qui cherchent leur identité, une série de variations sur le thème je connais des maisons..., dont chacune semble le porte-parole des hommes qui l'habitent et disent leurs sentiments aussi bien que leurs défauts.
Ces maisons-là ont beau se hausser du toit, se prendre pour les géants bleus de la haute connaissance, elles en savent moins sur la douceur de vivre qu'un cabanon sous les oliviers.
A. P. - Lire en Vendée 

Un livre où se mêlent, sur la double page : un pavé en prose poétique, un haïku qui a sa propre vie et entre en connivence avec le pavé et les illus­trations de maisons qui semblent comme jaillir, pousser comme champignons. Je connais des maisons que l’architecte a répétées à des centaines d’exemplaires.
Sans doute bé­gayait-il... s’excusent-elles devant le regard des passants. […] Il suffit au voyageur de passer la porte pour découvrir l’âme de chaque coquille[…] Même à des milliards d’exemplaires, l’aventure humaine reste et demeure indivi­duelle. Et le refrain reprend : Je connais des maisons tellement habitables que les passants ressentent comme un éclair de chaleur au ventre quand ils passent devant.
Nous voyons ce livre comme un excellent dé­part d’écriture pour les enfants. En effet chacun peut raconter sa maison, exprimer un vécu. Maisons bleues, un livret poétique fort réussi, agréable à lire et mine de rien militant, ce livre est aussi une interrogation sur notre monde moderne. L’auteur et l’illustratrice sont nés à Cannes. Elle expose et participe à des projets sociaux éducatifs au côté des enfants (www.delauradour.fr.st). Il écrit aussi des ro­mans, albums, ouvrages pédagogiques, tra­vaille avec des artistes, fait des performances avec Sara Pasquier (danseuse) ou Johan Troïa­nowski (illustrateur). Pour le retrouver : jo­quel.monsite.orange.fr. 
Exploitable dès le ni­veau passerelle et collège. 
O. B. - Inter CDI

 Dans les rencontres entre plasticiens et écrivains, très souvent, le texte préexiste à l’œuvre picturale, pour la sculpture, c’est l’inverse généralement. Ici, semble-t-il, les peintures de Nathalie de Lauradour étaient exposées quand Patrick Joquel est venu y déposer ses mots. Pour que cela fonctionne et ne reste pas au niveau de l’illustration de l’œuvre, celui qui prend connaissance de l’œuvre de l’autre doit impérativement dialoguer sans paraphraser. Autrement dit, être en empathie avec ce qu’il regarde et, cela fonctionne dans Maisons bleues.
Patrick Joquel nous conte la perte de la ruralité due à l’avancée de l’urbanité dans nos campagnes. À partir des maisons qui se font « grignoter » leur espace par des immeubles en béton, il nous dit la transformation des rapports sociaux, liée à cela. C’est ainsi que la lecture de plus de la moitié du livre nous parle de la vie d’un village :
Je connais des maisons dont le silence est le fruit. Ce sont des maisons couleur d’octobre. Leur présence a longuement mûri comme pierres au soleil. Leurs murs se sont déployés sous les saisons. Leurs ardoises bleues se sont offertes aux pluies d’encre et aux écritures lichens. Leurs cheminées ont lentement fumé le ciel. Leur crépi s’est ridé. Et leurs portes savent ce que s’ouvrir veut dire.
Hameaux oubliés
Quel mot vous réveillera
Dans notre mémoire ?
À quoi vient répondre cette alarme quelques pages plus loin.
Je connais des maisons vieilles, dont les regards bleus butent sur des falaises nouvelles. (…)
Ces maisons usées se blottissent les unes contre les autres, frissonnent. Résistent. Parfois, l’une d’entre elles s’endort et ne se réveille plus, accrochée à des « je me souviens » en lambeaux.
Dans les entrailles de ces falaises, quelqu’un qu’on ne voit jamais rit d’un rire de béton…
Plus rien d’inutile
Aucune place au hasard
Est-ce un nouveau monde ?
Il y a du conte dans ce livre. « Je connais des maisons… » résonne comme un « Il était une fois des maisons… » et, cet aspect du texte, renvoie aux peintures qui, de par leur facture, nous font penser à un conte. Entrez en ce conte et vous ne le regretterez pas, on s’y sent bien. Les yeux écarquillés, on regarde cette vie des maisons qui, petit à petit, vous transporte au plus près de la vie d’aujourd’hui avec ses questionnements sur l’absurdité du tout béton, du productivisme, de nos modes de consommation, etc.
Gilbert Desmée - Encres vagabondes
 
Maisons bleues, chez Soc et Foc, permet de découvrir une autre facette du talent de Patrick Joquel. S’emparant d’une série d’aquarelles de Nathalie de Lauradour, qui met en scène des maisons hautes et provençales aux toits bleus, il compose une suite de textes en prose commençant tous par Je connais des maisons... Plus qu’un jeu d’écriture, chaque texte est attaché à une image. La nostalgie s’empare du lecteur à l’évocation de ces lieux de vie (les passants ressentent comme un éclair de chaleur au ventre quand ils passent devant) aux intérieurs invisibles (“Secrètes, nous veillons scrupuleu­sement à ne rien dévoiler de nous-mêmes (...)“) et qui vivent sous nos yeux, tour à tour protectrices, râleuses, rêveuses, résistantes (au milieu des falaises de béton que sont les immeubles, etc.). Un beau travail d’éditeur.
Ici & là – n° 9 – septembre 2008

Dans la jolie maison d’éditions Soc et Foc, Patrick Joquel et Nathalie de Lauradour (illustrations) nous offrent leur recueil Maisons bleues sans céder à la complaisance d’une poésie dite « pour enfants » qui se devrait d’être transparente et par-là même incolore, inodore et sans saveurs…
Ces maisons, avec leur part d’énigme, nous renvoient à notre expérience et à la question de « l’aventure humaine ». Grâce à un maniement subtil de la métaphore, ces « maisons bleues » nous parlent, à travers des images concrètes et sensuelles, de notre rapport au monde, aux autres, à l’espace et au temps : « Je connais des maisons dont le silence est le fruit ».
La régularité de la forme peut être une aide pour entrer dans le recueil : chaque poème en prose s’ouvre par une phrase qui obéit à la même structure syntaxique : « Je connais des maisons qui (dont, que) … ». « Vent bleu », « saisons bleues », « araignées bleues »… semé dans chaque poème, l’adjectif « bleu » est semblable à une tache de couleur que nous avons plaisir à retrouver.  En écho ou en contrepoint, un haïku est posé en bas de la page pour ouvrir de nouvelles perspectives.
Les aquarelles délicates de Nathalie de Lauradour reprennent le thème et ses variations en déclinant le motif des toits bleus. Sans illustrer directement le poème elles donnent matière à l’espace du rêve.
Saluons également le beau travail d’édition (qualité du papier et de la typographie).
Aline Karnauch - Au clair de la plume

 

Écrivain : Patrick JOQUEL

Patrick Joquel est né à Cannes (06) en 1959 et a grandi au Cannet, à Rocheville plus précisément. Après avoir vécu et enseigné en Angleterre, au Sénégal, dans le Mercantour, vallée de la Tinée, il est aujourd'hui professeur des écoles dans les Alpes Maritimes.
Il lit et écrit principalement de la poésie mais pas uniquement : romans, albums, pédagogie… Il aime travailler avec les artistes, rencontrer les poètes, lire en public, en particulier lors des lectures performances avec, selon les choix, Sara Pasquier (danseuse) ou Johan Troïanowski (illustrateur).
Il a grand plaisir à partir à la rencontre des lecteurs : dans leurs classes, les bibliothèques, les salons du livre…
Il aime autant la mer que la montagne, le soleil que la neige, les raviolis niçois que le poulet mafé de Kaolack, le tabouleh de Beyrouth que le fish and chips de Whitby… et tant d'autres choses de la vie…
Pour découvrir sa bibliographie, et via les liens de ce site, ses rencontres et des poèmes.

Dernières publications :
Poésie :
Perché sur ton planisphère, éditions Lo Païs. Illustré par Zaü. Ouvrage présent sur la liste des livr...

Illustrateur : Nathalie de LAURADOUR

Nathalie de Lauradour est née à Cannes (06) en 1965. Après des études artistiques à Nice (Villa Arson) et quelques années passées en Belgique, puis dans le Var, elle a retrouvé ses racines, à Mouans-Sartoux.
Elle n'a pas beaucoup voyagé mais je revisite le monde inlassablement du bout de ses pinceaux. Elle est peintre, aime la poésie, les contes et les belles histoires…
Les combats aussi, pour que demain n'existe pas que dans les livres.

Un jour, au détour d'une exposition dans l'arrière pays Grassois, elle a fait une rencontre. Des paroles puis des mots sont venus se poser à coté de ses tableaux. Elle les a trouvés beaux et l'aventure a débuté…

Elle continue à exposer ici et ailleurs et participe à des projets sociaux éducatifs aux côtés des enfants.
Elle est " faiseuse de rêves ", a beaucoup de plaisir à rencontrer tous ceux qui comme elle n'ont de limites que celles de leur imagination.
Artiste plasticienne depuis toujours, elle a désormais une nouvelle couleur sur sa palette, illustratrice....

     
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